jeudi 23 & vendredi 24 septembre à 21:00
avec le soutien de l'ONDA -
Office National de Diffusion Artistique
*Ça rebondit ça rebondit et ça t’éclate en pleine face.
Insolente et irrévérencieuse, Rebota Rebota y en tu cara explota est une pièce qui amuse. Et qui dérange. La scène devient ring de boxe pour une performance athlétique au propos cinglant. Car Agnés Mateus vit en Espagne, pays où, chaque semaine, deux femmes sont assassinées. Pour cette héritière de la movida catalane, il est temps de combattre l’indifférence d’une société aveugle et sourde. Alors elle monte le son. Sous son esthétique très néo-pop, le duo qu’elle forme avec l’artiste Quim Tarrida ne doit pas faire oublier ce qu’il est : un cri d’alarme.
Ce n’est pas vulgaire, c’est politique.
AGNÉS MATEUS & QUIM TARRIDA
Agnés Mateus vit en Espagne, le pays d’Ana Orantes, assassinée par son époux après avoir témoigné contre lui dans une émission de télévision en 1997. Un pays où le féminicide fait rage. Comme dans tous les pays. Pour cette héritière de la Movida catalane, licenciée en journalisme, formée au jeu et à la danse, il est plus que temps de combattre l’indifférence. « Parlons de notre inactivité, des actions faites par des personnes qui changent le monde petit à petit, de notre négligence et de l’espoir qu’il nous reste, de notre manque d’amour, de la violence, ma violence, ta violence ».
Un théâtre d’impact.
« Ça rebondit, ça rebondit et ça t’éclate en pleine face. »
La vie devrait nous exploser au visage plus souvent...
Nous sommes des centaines de milliers à sortir dans la rue pour célébrer le football. Nous mangeons les déchets plastiques que l’on jette dans l’estomac des poissons, qu’on cuisine ensuite pour le dîner. Nous vendons des appartements à des prix qui nous sont inaccessibles, pour ensuite aller manifester contre le tourisme. Nos amis sont devenus des politiciens qui habitent maintenant dans leurs bureaux. Dans le pays dans lequel nous vivons, on assassine des femmes, à raison de deux par semaine depuis bientôt dix ans, et nous (les femmes) devons continuer à nous défendre et à nous justifier. Malgré cela, à chaque décès on ne manque jamais la minute de silence devant les mairies.
Nous, les femmes, on ne "perd" pas la vie, non: on nous assassine. Appelons les choses par leurs noms. On ne devrait pas avoir peur des mots tels que : meurtre, suicide, mort, canular, merde, métastase, leucémie, chauve, gros, acné, pus, hémorroïdes, caca, asphyxie, mépris, avortement, euthanasie, polygamie, mères porteuses, adultère, vomi, crottes-de-nez, coloscopie et amour.
Parlons de notre inactivité, des actions faites par des personnes qui changent le monde petit-à-petit, de notre négligence et de l’espoir qui nous reste, de notre manque d’amour, de ma tyrannie ; dont personne ne connaît l’existence mais que certains subissent, de la violence, ma violence, ta violence...
...la vie devrait nous exploser au visage plus souvent.