compagnie Théâtre Alibi
(création française)
LE TEXTE
L’histoire se passe à l’étage -3 d’un centre commercial, dans une pièce aseptisée.
Le gardien c’est Michel (Clément Carvin), un rescapé de la vie.
Il surveille les escaliers roulants et se charge des horaires d’ouverture du centre commercial.
Il est bientôt rejoint par Mimi (Catherine Graziani), « docteur clini-clown » qui travaille à l’hôpital, puis par Gabriel (François Bergoin), ancien dompteur et plutôt frimeur.
En somme des gens simples qui ont des choses sur le cœur : des peines, des rêves, des douleurs, pleins de petits mensonges qui les aident à surnager et beaucoup de grands sentiments cachés.
Dans ce curieux nid en sous-sol, blottis dans l’intimité de leurs conversations, accompagnés d’un quatrième acteur, un bien étrange Saint Esprit, le perroquet nommé Coco, les mots fusent, s’aiguisent aux émotions, aux choses de la vie, et trouvent des expressions inattendues, esquissent des scènes surréalistes, parfois crues et souvent burlesques où se racontent plein de petites histoires. Il y a beaucoup d’amour et de souci de l’autre dans le théâtre de vérité poétique et ritualisé qui intéresse Arne Sierens.
Ces trois personnages aux prénoms bibliques sont d’autant plus remarquables qu’ils sont si ordinaires que le monde sans doute aurait tendance à les oublier. Une tendre, drôle et truculente peinture des laissés pour compte du libéralisme, des survivants de ses murs vulgaires.
L’AUTEUR
Né en 1959, en Belgique, Arne Sierens, auteur et metteur en scène vit à Gand.
Il dit de lui-même qu’il est simplement « un faiseur de théâtre », un bricoleur.
Avec des références de toutes sortes, - cinéma, danse, chanson, bande dessinée, cirque – en quête d’une alchimie entre mouvement et musique, dans un croisement permanent avec la culture populaire, le théâtre d’Arne Sierens est avant tout un théâtre d’émotion et d’humanité.
Soit un théâtre de la générosité.
On n’échappe pas à son théâtre : il vous prend immédiatement à la gorge. C'est un vécu dont on sort parfois sonné comme un boxeur, mais toujours purifié. Que l'on ne s'attende pas à des dialogues précieux ou à des récits fignolés et distrayants du début à la fin... Ici, il n’est pas question de texte théâtral mais d'instantanés hauts en couleurs et d'esquisses brutales, outrancières, de moments extraordinaires. Parfois par la situation en elle-même, mais souvent aussi par l'émotion qu'elle recèle. Du lyrisme à fleur de peau, des scènes dansantes, un ton tragicomique soutenant sans faillir les ingrédients de portraits touchants de gens qui dansent au bord du volcan. En tant que forgeron de théâtre, Arne Sierens a développé un style et un vocabulaire hautement personnels, aux antipodes du théâtre traditionnel, et qui puise ses racines dans le quotidien, le populaire et l'épique. Son cadre environnemental - il a grandi dans un quartier ouvrier - est sa source d’inspiration privilégiée. Sa devise est qu'il est un « enquêteur de l'aujourd'hui » (il se dit séismographe et journaliste) ses recherches portent sur l'alchimie entre le théâtre gestuel et la musique, et la création d’un cross-over permanent avec la culture populaire.
EXTRAIT
« Il fait très bon, ici ;
Une température constante et agréable. Il ne pleut pas.
Je ne dois pas faire d’efforts exagérés.
Partout des escalators, partout des ascenseurs.
Le personnel –que des femmes.
Bien habillées. A la dernière mode.
Beaux cheveux. Ongles laqués.
Toujours à votre service.
Où trouver ça ailleurs ?
Parfois je me dis : je vais finir ma vie ici.
Ils peuvent m’enterrer dans les bacs à fleurs
sous les palmiers.
Ou bien ils peuvent bien m’incinérer
Dans le four de la pizzeria
et répandre mes cendres sur la tête des gens.
Du troisième balcon.
« Regardez c’est Michel. »
DISTRIBUTION
Catherine Graziani
Clément Carvin
François Bergoin
…et COCO (le perroquet)
Lumière : Sylvaine Comsa
Mise en scène : François Bergoin
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