UN DIEU UN ANIMALde Jérôme Ferrari

JEUDI 23 JANVIER 2020 / 21:00 & VENDREDI 24 JANVIER 2020 / 14:00 & 21:00

De Jérôme Ferrari (Editions Actes Sud, Arles, 2009)

Mise en scène et adaptation Julien Fišera

Collaboration artistique Nicolas Barry

Avec Ambre Pietri et Martin Nikonoff 

Espace François Gauthier-Lafaye

Vidéo Jérémie Scheidler

Lumières Kelig Le Bars

Costumes Benjamin Moreau

Musique Olivier Demeaux

Ecriture des mouvements Thierry Thieû Niang 

WWW.COMPAGNIEESPACECOMMUN.COM

 

L’histoire se passe aujourd'hui: un jeune homme rentre chez lui en Corse après qu’ait tourné court une mission militaire au Proche-Orient. Il se met en quête de retrouver son amour de jeunesse. Mais Magali, qui travaille comme chasseuse de têtes pour un grand groupe et pour qui la violence des rapports humains est aussi le lot quotidien, ne peut rien face à ce que le jeune homme est devenu.Ecrit à la deuxième personne du singulier, le roman tresse une double narration: celle du jeune homme et celle de Magali. Réunis ensemble, ces deux fils dressent le portrait d’une jeunesse française d’aujourd’hui. Dans une langue puissante et lumineuserôme Ferrari, prix Goncourt 2012 et lauréat du prix littéraire Le Monde2018, s’aventure sur le passage à l’âge adulte et décrit la violence qui est faite à cettejeunesse. Comment s’inscrire dans ce monde qui ne nous tend pas les mains? Comment aimer dans un monde violent ?

 

// Un théâtre d’actualité

La réalité que dépeint Jérôme Ferrari est celle de milliers de Français. En effet, et dans une certaine mesure grâce à des campagnes d’affichage assez efficaces, l’armée française a reçu en 2016 plus de 150 000 demandes d’engagement. Qui sont ces jeunes qui souhaitent s’engager dans cette guerre qui ne dit pas son nom ? Qu’est-ce qui les pousse à devenir « guerriers et martyres » et comment réintègrent-ils ensuite la société ?

Ce fait de société est peu mis en avant : il est difficile de trouver les chiffres exacts du nombre de militaires qui se battent aujourd’hui pour la France et cette tâche est rendue encore plus difficile dans le cas de Sociétés Militaires Privées, ces entreprises auxquelles font appel les Etats, dont la France. Les méthodes de ces armées privées dirigées par des mercenaires des temps modernes, leurs champs d’application, les contrats qu’ils signent avec les belligérants restent obscurs. Dans le roman après une première mission dans l’armée française, le protagoniste s’engage auprès d’une organisation militaire privée.

Ce qui me marque c’est l’engagement à corps perdu et que décrit l’auteur, de ces jeunes hommes et jeunes femmes qui décident d’aller comme ils le disent se rendre « utiles » et se battre pour notre nation. Et en miroir il est frappant de constater que cet engagement à corps perdu n’est pas sans rappeler celui des jeunes terroristes.

 

// Mettre en scène une langue

J’ai été immédiatement saisi par l’écriture de langue de Jérôme Ferrari. L’auteur, lauréat du Prix Goncourt en 2012, manie une langue lyrique et à la fois toujours très concrète. Le contexte et les situations sont proches de nous et je tiens à insister sur cette immédiateté.

Un dieu un animal s’inscrit dans la continuité des précédents spectacles de la compagnie. Jérôme Ferrari travaille une langue ample et puissante qui se déploie, comme celle d’Albert Ostermaier par exemple, le premier spectacle créé par la compagnie en 2004. Mais aussi dans la forme : le texte est en adresse directe comme 20 novembre de Lars Norén ou Eau sauvage de Valérie Mréjen que nous avons tourné jusqu’en septembre dernier. D’ailleurs une des particularités de la narration réside dans le fait qu’elle soit portée par une adresse à la deuxième personne du singulier : « tu ». Le spectateur est immédiatement embarqué.

 

// Un spectacle sur la jeunesse

 

pour la jeunesse à jouer partout !

Un dieu un animal est porté par deux jeunes comédiens de mois de trente ans : Ambre et Martin. J’ai l’intime conviction que ce spectacle doit être présenté à un public jeune, lycéen ou tout juste engagé dans le monde du travail. Il me paraît essentiel que cet effet d’identification marche à plein.


 

 "Peut-être suis-je enfermée dans une vie si minuscule que toutes les issues

par lesquelles je pourrais m’échapper de moi-même sont maintenant murées."

Un dieu un animal

  • PRESENTATION

    Espace commun dirigée par Julien Fišera s’intéresse tout particulièrement aux écritures contemporaines, françaises et étrangères.
    "Titus Tartare" d’Albert Ostermaier, première création en langue française d’une pièce de l’auteur, a marqué les débuts de la compagnie en 2004. Ont suivi des créations des pièces de Philippe Minyana, Martin Crimp, Michel Vinaver, Lars Norén, H. Pinter, Caryl Churchill, J. Genet, Simon Stephens, Angélica Liddell, Valérie Mréjen.
    Espace commun est membre fondateur du collectif de compagnies «360».
    La compagnie a créé à la Comédie de Béthune, à la Comédie de Saint-Etienne, au Festival d'Aix-en-Provence, au Théâtre de la Colline dans le cadre d’ActOral, au Théâtre Paris Villette, au Théâtre Dijon Bourgogne, à Mains D’Œuvres, au Théâtre d'Art de Moscou (MXAT), à La Capilla à Mexico City et à la Biennale Internationale Arts in Marrakech.
    La compagnie a également mené des ateliers de formation théâtrale en France comme à l’étranger: au Mexique (Mazatlán, Guadalajara, Mexico City); au Brésil (Curitiba, São Paulo); au Maroc (Agadir, Rabat, Marrakech); aux USA (Los Angeles, Jacksonville).
    Dernièrement Julien Fisera a été associé à la Comédie de Béthune - CDN Hauts-de-France de 2013 à 2017 et la compagnie au Grand Parquet / Théâtre Paris-Villette en 2016/2017.

 

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Informations :
JEUDI 23 & VENDREDI 24 JANVIER 2020 / 21:00Réservations :04 95 39 01 65
UN DIEU UN ANIMAL